Vous trouverez ci-dessous mon intervention au conseil municipal du 7 avril 2015 sur le vote du budget.
Je tiens à adresser au nom du groupe un remerciement sincère aux services pour travail effectué dans la préparation des documents qui nous sont soumis pour nous permettre de nous prononcer sur le budget de notre ville, ce soir.
Nous l’avons compris dans votre présentation l’exercice budgétaire à venir s’annonce difficile.
Difficile du fait de la crise économique qui continue de faire sentir ses effets, difficile car vous auriez dû adapter l’action de notre collectivité dans un contexte budgétaire contraint.
Dans un contexte de maîtrise de la dépense publique, il est demandé aux collectivités territoriales de participer à l’effort collectif.
Cet effort est nécessaire mais il aurait mérité certainement une progressivité. Nous sommes nombreux à regretter le niveau brutal des baisses des dotations de l’Etat. Mais le plus fort, c’est lorsque vous utilisez la baisse des dotations de l’Etat, pour masquer vos propres insuffisances et vos difficultés.
Votre argumentaire est en complète contradiction avec les propositions des partis auxquels vous appartenez au sein de la majorité municipale UMP et UDI.
L’UDI a annoncé un plan de réduction des dépenses publiques de 80 milliards d’euros. Quant à l’UMP, composante principale de la majorité municipale, monsieur Francois Fillon demande une baisse drastique de 110 milliards d’euros, Jean-François Copé parlai lui de 130 milliards. Quant à Nicolas Sarkozy, Président de l’UMP, il a rappelé, la proposition d’une obligation de mise en œuvre pour les collectivités territoriales du principe de non remplacement d’un fonctionnaire sur 2.
Qui dit mieux ?
Je rappelle que l’effort demandé par le gouvernement est une baisse des dépenses publiques de l’ordre de 50 milliards d’euros d’ici 2017.
Dans le même temps, les dépenses de personnels représentent 63,79. % du budget de fonctionnement pour la ville d’Elancourt, Alors que la moyenne des villes équivalentes est de 57%.
C’est clairement dans la gestion des services que des marges de manœuvre sont à rechercher.
Par exemple une augmentation de 48 097 euros pour les frais de maintenance ou bien 37 211 en fournitures d’entretien soit 14% ou bien avec une véritable optimisation dans la gestion des emplois qu’il faut chercher.
Autre exemple pourquoi payer une mission sur l’élargissement de l’agglomération de Saint-Quentin en Yvelines dont on a reçu aucun retour, pendant que dans le même temps l’agglomération a produit le même travail ?
Je note que si vous prenez bien soin de mettre en lumière la baisse de la DGF, vous oubliez de souligner dans le même temps l’importance des mesures que vous préconisez au niveau national et dont vous n’êtes pas capable de mettre en place au niveau local.
Avec vous, c’est deux discours différents selon où vous êtes. Mais le montant de la baisse de la dotation globale de fonctionnement représente tout juste 2% du budget total de fonctionnement, je le rappelle au passage.
Soyez sérieux et responsable un instant, plutôt que de sans cesse dénoncer l’inéluctable, de « faire porter le chapeau » à d’autres regardons comment agir pour améliorer le fonctionnement des collectivités locales, leur permettre de se projeter sur les 5 à 10 prochaines années.
C’est d’ailleurs le sens de deux réformes lancées ces derniers mois par le gouvernement en concertation notamment avec les grandes associations d’élus. La première concerne justement les modalités de calcul de cette DGF, pour en rendre son versement plus transparent et plus clair, et surtout pour améliorer la solidarité entre les territoires.
De même, c’est cette fois à un véritable serpent de mer que le gouvernement s’attaque en lançant la remise à plat des valeurs locatives. Un autre axe qui doit permettre une imposition plus juste de nos concitoyens.
Cette période est en effet difficile, nous vous rejoignons sur ce point, parce qu’elle demande à l’ensemble des acteurs publics de repenser les moyens et les objectifs de leur action. Et après tout nos concitoyens nous demande des comptes sur la gestion des finances publiques. Ils ont raison, ce doit être opportunité de rebondir, de nous adapter à la société qui a évolué, d’optimiser le fonctionnement des collectivités locales pour cependant toujours donner aux habitants un service public de qualité. A ce titre, il est intéressant d’observer de quelle manière vous vous êtes saisis de ce nouveau cadre d’action.
Vous étiez le chantre des promesses tenues et pourtant vous saviez que les dotations de fonctionnement baisseraient . Puisque je l'ai déjà dit, votre propre organisation politique avait prévu une baisse des dotations de l’Etat beaucoup plus drastique.
Vous avez donc menti à tous les élancourtois en proposant 8% d’augmentation des taux d’imposition pour ce budget et plus grave vous faites reporter cette faute sur d’autres.
Les subventions versées au secteur associatif baissent pour une partie, pourquoi 30 000 euros en moins en 3 ans pour l’école de musique ?
Sur ce point le FN vous a demandé au mois de janvier de baisser de moitié la dotation de fonctionnement de début d’année. Vous avez accompli une partie du chemin et vous rejoignez ainsi la cohorte de ceux qui sous prétexte d’économies donnent moins à la culture.
Et enfin, alors que vous l’avez maintes fois rappelé, l’environnement est contraint, le contexte est difficile, vous n’affichez pas clairement, en politique publique, vos priorités.
Or, « gouverner c’est choisir ».
Vous me permettrez de rappeler le discours de Pierre Mendès France à l’Assemblée nationale en juin 1953, juste après la seconde guerre mondiale alors que la France est en pleine reconstruction.
« Or, c’est ma conviction que les principaux problèmes français doivent être considérés comme un tout, que leur solution est une. […] La cause fondamentale des maux qui accablent le pays, c’est la multiplicité et le poids des tâches qu’il entend assumer à la fois : reconstruction, modernisation et équipement, développement des pays d’outre-mer, amélioration du niveau de vie et réformes sociales, exportations, guerre en Indochine, grande et puissante armée en Europe, etc. Or, l’événement a confirmé ce que la réflexion permettait de prévoir : on ne peut pas tout faire à la fois. Gouverner, c’est choisir, si difficiles que soient les choix. Choisir, cela ne veut pas dire forcément éliminer ceci ou cela, mais réduire ici et parfois augmenter ; en d’autres termes, fixer des rangs de priorité. »
Vos priorités ne sont pas les nôtres.
Vous ne voterons donc pas ce budget
Je vous remercie.